EUROPE :
Tnn
-37,4°C le 15 à Nikkaluokta (Suède)
Txx
+26,8°C le 12/02 à Murcie (Espagne)
RRx
166 mm le 28 à Gibraltar
À noter :
510 cm de neige au Saentis (Suisse) : épaisseur maximale relevée au cours du mois
ASIE :
Tnn
-55,4°C le 16 à Ojmjakon (Sibérie)
Txx
+41,2°C le 19 à Tak (Thaïlande)
RRx
160 mm le 10 à Jakarta (Indonésie)
ARCTIQUE-GROENLAND :
Tnn
-52,2°C le 10 à Summit (Groenland, 3200 m)
Txx
+16,0°C le 19 à Nanortalik (Groenland)
+16,0°C le 19 à Paamiut (Groenland)
AMÉRIQUE DU NORD et AMÉRIQUE CENTRALE :
Tnn
-49,3°C le 3 à Dawson (Canada)
Txx
+41,0°C le 8 à Acatlan (Mexique)
RRx
164 mm le 4 à Lajitas (Mexique)
AMÉRIQUE DU SUD :
Tnn
-2,6°C le 1 à Bariloche (Argentine)
Txx
+43,8°C le 21 à Las Lomitas (Argentine)
RRx
256 mm le 15 à San Joaquin (Bolivie)
AFRIQUE-OCÉAN INDIEN :
Tnn
-8,5°C le 18 à El Bayadh (Algérie)
Txx
+46,5°C le 6 à Vredendal (Afrique du Sud)
RRx
202 mm le 16 à Saint-Denis (Réunion, France)
AUSTRALIE-OCÉANIE :
Tnn
-5,2°C le 14 à Charlotte Pass/Kosciusko (Australie)
-4,5°C le 4 à Thredbo (Australie)
Txx
+47,5°C le 17 à Onslow Airport (Australie)
RRx
372 mm le 6 à Maopoopo (Wallis et Futuna)
ANTARCTIQUE :
Tnn
-59,5°C le 26 au Dome CII (3250 m)
Txx
+14,3°C le 10 à la Base San Martin
CLIMATOLOGIE
▼
lundi 28 février 2005
samedi 19 février 2005
"Invasion" en France du Jaseur boréal
Un événement intéressant sur le plan ornithologique, a priori assez rare pour être signalé : l'invasion en France du Jaseur boréal, dont les premiers individus ont été signalés dans le nord de la France dès le début de cet hiver 2004-2005.
Le Jaseur boréal, Bombycilla garrulus de l'ordre des Passériformes, est un oiseau arboricole du nord de l'Europe (Scandinavie) et de la Russie (Sibérie) qui se nourrit principalement de baies, avec une prédilection pour celles du sorbier et du gui. Ce très bel oiseau ne quitte généralement les régions nordiques pour migrer vers le sud que lorsqu'il y fait vraiment froid et surtout lorsqu'il n'y trouve plus sa nourriture.
Ses apparitions massives sont connues de longue date et toujours associées à des hivers rigoureux ; depuis le Moyen Âge, le Jaseur boréal est même considéré comme annonciateur d'événements funestes (famine, peste, guerre), comme l'attestent les noms ("d'oiseau") que l'on a pu lui donner dans plusieurs pays : "oiseau de la peste" en hollandais, ou "oiseau de la guerre" en allemand.
En périodes de grand froid, ces populations migrent vers le sud, en Europe centrale, dans les Alpes, en France, et lorsqu'il y a surpopulation, l'invasion encore plus massive peut même s'étendre jusqu'en Méditerranée.
À noter que les dernières "invasions" massives ont atteint la France et les Balkans au cours de l'hiver 1965-1966. Au cours de cet événement, l'ornithologue Michel Bouillot en avait d'ailleurs observé une bonne dizaine dans la ville d'Autun.
L'hiver 1965-1966 a d'ailleurs été un hiver particulièrement froid en Scandinavie : par exemple à Haparanda (en Suède), cet hiver fut le plus froid sur la période 1873-2004, avec une température moyenne journalière (DJF) de -17,6°C, une Tn moyenne de -22,3°C et une Tx moyenne de -13,4°C.
Cela faisait donc 40 ans que l'on n'avait pas observé une telle invasion en France du Jaseur boréal : les premiers individus ont été observés dans le nord de la France dès la fin du mois de décembre 2004 et l'invasion est devenue plus massive dès le début du mois de février 2005. Comme on peut le constater sur la carte ci-dessous, toute la moitié Est de la France est concernée par le phénomène. On peut signaler en particulier que des groupes de Jaseurs ont été observés au centre-ville de Genève le 31/01/2005, dans le Massif central depuis le début du mois de février, et jusque dans l'arrière-pays niçois et le département des Bouches-du-Rhône.
Depuis quelques jours, les Jaseurs sembleraient gagner également les régions de la moitié ouest de la France : les premiers ont été repérés en Bretagne (département du Finistère), et dernièrement en Charente-Maritime. Il faudra rester attentif dans les prochains jours, certains d'entre nous auront peut-être la chance d'en apercevoir pour la toute première fois...
Quelques infos supplémentaires en provenance de la station ornithologique suisse de Sempach…
On apprend que cette invasion de Jaseurs boréaux a touché la Suisse dès Noël dernier. La dernière invasion importante en Suisse datait de l'hiver 1988/89 (avec un maximum de 5000 individus) : les premiers oiseaux étaient arrivés fin décembre mais l'arrivée principale avait eu lieu au début du mois de janvier 1989, avec une 2e vague dans la seconde moitié du mois de février. Certains d'entre eux étaient restés jusqu'en mars.
D'après les anciennes chroniques, les arrivées les plus massives en Suisse depuis le Moyen-Age ont eu lieu au cours des hivers 1413/1414, 1519/1520, 1570/1571, 1682/1683, 1779/1780, 1794/1795, 1806/1807, 1866/1867, 1903/1904, 1941/1942, 1963/1964 et 1965/1966.
On a constaté que plus les Jaseurs arrivent tôt en Suisse, plus l'invasion est massive : pendant l'hiver 1965/66, les premiers Jaseurs sont arrivés en Suisse en octobre. Début décembre, un maximum de plus de 30 000 oiseaux, calculé sur 5 jours, avait été atteint, un chiffre qui est resté inégalé. Au Nouvel An, l'invasion était cependant déjà presque terminée.
Avant d'ébaucher une quelconque tentative d'explication de ces migrations exceptionnelles, il faut apprendre à connaître cette espèce.
En dehors de la période de reproduction, les Jaseurs boréaux se rassemblent en grandes troupes et consomment essentiellement des fruits et des baies, notamment celles du sorbier, du gui ou de la viorne obier. De bonnes conditions météorologiques pendant la reproduction suivies d'une production abondante de baies sont des facteurs qui permettent aux effectifs de Jaseurs de croître fortement. Ces oiseaux hivernent dans leur aire de nidification ou juste au sud de celle-ci. Après une telle année faste, on observe souvent une année de faible production de baies. Ceci provoque des départs en masse, au cours desquels quelques oiseaux atteignent parfois même la Méditerranée.
Mais il faut bien souligner que de telles invasions sont dues avant tout au manque de nourriture, et les conditions climatiques dans les régions nordiques ne peuvent pas visiblement expliquer à elles seules cette arrivée massive de Jaseurs boréaux.
En effet, si l'hiver 1965/1966 a été l'hiver le plus froid à Haparanda (en Suède) sur la période 1873-2004, l'hiver 1988/1989 n'a pas été particulièrement froid : une température moyenne journalière (DJF) de seulement -7,6°C, soit 10°C de plus qu'au cours de l'hiver 1965/1966.
Alors oui en effet, l'hiver 2004/2005 (jusqu'à aujourd'hui) n'a pas été particulièrement froid en Scandinavie. En revanche, les précipitations (neigeuses notamment) ont été relativement abondantes cet hiver : on peut notamment observer qu'en janvier, il est tombé 465 mm de précipitations à Bergen-Florida (Norvège), soit le 2e mois de janvier le plus humide depuis 1890, derrière janvier 1989 (478 mm). Cet hiver, l'épaisseur du manteau neigeux en Suède ou en Norvège est relativement important dans certaines régions. Plus encore que les températures, du moins au cours de cet hiver, ce sont peut-être les quantités de précipitations neigeuses et la couche de neige au sol qui ont participé au déclenchement de cette migration vers le sud des Jaseurs boréaux, mais rien n'est moins sûr... En outre, des ornithologues suédois soulignent que l'on peut observer des groupes de Jaseurs boréaux en pleine ville (à Umea par exemple, sur la côte NE du pays) en janvier ou en février par des températures de -20°C ou -35°C. Cet hiver, les Tn sont rarement descendues en dessous de -35°C, sauf dernièrement et en certains endroits, comme par exemple à Nikkaluokta (-37,4°C le 15/02) et Nedre Soppero (-35,8°C le 15/02).
Certains ornithologues suédois considèrent que le facteur déterminant et déclencheur de ces migrations est avant tout la pénurie de baies. Dans les régions nordiques, les bourgeons de fleurs de sorbier se forment pendant l'été pour hiverner sous forme de bourgeons et mûrir l'année suivante. Un mauvais été, c'est-à-dire un nombre de jours de pluie anormalement élevé combiné à des températures fraiches pour la saison, entraînerait une mauvaise production de baies de sorbier l'année suivante.
Cet hiver, le manque de nourriture (a priori par suite d'une mauvaise production de baies) aurait peut-être conduit les populations de Jaseurs du nord de l'Europe à migrer vers le sud et l'Europe centrale notamment. Les températures souvent basses cet hiver en Sibérie occidentale (au moins depuis la mi-janvier) auraient poussé également les populations de ces régions à migrer vers l'Europe centrale dans un premier temps et à rejoindre là les populations des pays scandinaves. Il y aurait eu une surpopulation et un manque de nourriture en Europe centrale dès lors que les conditions climatiques se sont sévèrement dégradées en Europe de l'Est et en Europe centrale, avec des températures anormalement basses et des chutes de neige particulièrement abondantes en janvier et notamment début février. Les Jaseurs auraient donc été contraints de se déplacer vers l'Europe de l'Ouest pour trouver des conditions climatiques plus favorables et surtout de la nourriture.
Cela expliquerait pourquoi les Jaseurs sont apparus en France et qu'ils se déplacent même encore aujourd'hui vers les régions de l'Ouest de la France.
On pourra les observer en particulier dans les jardins, les vergers, les buissons à baies. Mais les Jaseurs sont cependant des hôtes instables. Ils ne séjournent souvent que quelques minutes dans un jardin, où ils se gavent abondamment de baies avant de poursuivre leur chemin. Cela dit, il arrive aussi qu'ils séjournent longuement à un endroit dès lors qu'ils ne sont pas dérangés. En règle générale, ils ne retournent souvent pas dans un endroit déjà visité, même s'il y reste encore beaucoup de nourriture. Ils mangent rapidement et peuvent avaler tout rond des baies de la taille de cerises. Ils consomment donc toutes sortes de baies et de fruits, y compris des pommes pourries tombées à terre.
>> Pour plus de détails, je vous invite à lire l'article suivant :
Jean Fouarge et Philippe Vandevondelle, "Synthèse d'une exceptionnelle invasion de Jaseurs boréaux (Bombycilla garrulus) en Europe en 2004-2005" (pdf), Aves, 42 (4), 2005, p. 281-312.
Le Jaseur boréal, Bombycilla garrulus de l'ordre des Passériformes, est un oiseau arboricole du nord de l'Europe (Scandinavie) et de la Russie (Sibérie) qui se nourrit principalement de baies, avec une prédilection pour celles du sorbier et du gui. Ce très bel oiseau ne quitte généralement les régions nordiques pour migrer vers le sud que lorsqu'il y fait vraiment froid et surtout lorsqu'il n'y trouve plus sa nourriture.
Ses apparitions massives sont connues de longue date et toujours associées à des hivers rigoureux ; depuis le Moyen Âge, le Jaseur boréal est même considéré comme annonciateur d'événements funestes (famine, peste, guerre), comme l'attestent les noms ("d'oiseau") que l'on a pu lui donner dans plusieurs pays : "oiseau de la peste" en hollandais, ou "oiseau de la guerre" en allemand.
En périodes de grand froid, ces populations migrent vers le sud, en Europe centrale, dans les Alpes, en France, et lorsqu'il y a surpopulation, l'invasion encore plus massive peut même s'étendre jusqu'en Méditerranée.
À noter que les dernières "invasions" massives ont atteint la France et les Balkans au cours de l'hiver 1965-1966. Au cours de cet événement, l'ornithologue Michel Bouillot en avait d'ailleurs observé une bonne dizaine dans la ville d'Autun.
L'hiver 1965-1966 a d'ailleurs été un hiver particulièrement froid en Scandinavie : par exemple à Haparanda (en Suède), cet hiver fut le plus froid sur la période 1873-2004, avec une température moyenne journalière (DJF) de -17,6°C, une Tn moyenne de -22,3°C et une Tx moyenne de -13,4°C.
Cela faisait donc 40 ans que l'on n'avait pas observé une telle invasion en France du Jaseur boréal : les premiers individus ont été observés dans le nord de la France dès la fin du mois de décembre 2004 et l'invasion est devenue plus massive dès le début du mois de février 2005. Comme on peut le constater sur la carte ci-dessous, toute la moitié Est de la France est concernée par le phénomène. On peut signaler en particulier que des groupes de Jaseurs ont été observés au centre-ville de Genève le 31/01/2005, dans le Massif central depuis le début du mois de février, et jusque dans l'arrière-pays niçois et le département des Bouches-du-Rhône.
Depuis quelques jours, les Jaseurs sembleraient gagner également les régions de la moitié ouest de la France : les premiers ont été repérés en Bretagne (département du Finistère), et dernièrement en Charente-Maritime. Il faudra rester attentif dans les prochains jours, certains d'entre nous auront peut-être la chance d'en apercevoir pour la toute première fois...
Quelques infos supplémentaires en provenance de la station ornithologique suisse de Sempach…
On apprend que cette invasion de Jaseurs boréaux a touché la Suisse dès Noël dernier. La dernière invasion importante en Suisse datait de l'hiver 1988/89 (avec un maximum de 5000 individus) : les premiers oiseaux étaient arrivés fin décembre mais l'arrivée principale avait eu lieu au début du mois de janvier 1989, avec une 2e vague dans la seconde moitié du mois de février. Certains d'entre eux étaient restés jusqu'en mars.
D'après les anciennes chroniques, les arrivées les plus massives en Suisse depuis le Moyen-Age ont eu lieu au cours des hivers 1413/1414, 1519/1520, 1570/1571, 1682/1683, 1779/1780, 1794/1795, 1806/1807, 1866/1867, 1903/1904, 1941/1942, 1963/1964 et 1965/1966.
On a constaté que plus les Jaseurs arrivent tôt en Suisse, plus l'invasion est massive : pendant l'hiver 1965/66, les premiers Jaseurs sont arrivés en Suisse en octobre. Début décembre, un maximum de plus de 30 000 oiseaux, calculé sur 5 jours, avait été atteint, un chiffre qui est resté inégalé. Au Nouvel An, l'invasion était cependant déjà presque terminée.
Avant d'ébaucher une quelconque tentative d'explication de ces migrations exceptionnelles, il faut apprendre à connaître cette espèce.
En dehors de la période de reproduction, les Jaseurs boréaux se rassemblent en grandes troupes et consomment essentiellement des fruits et des baies, notamment celles du sorbier, du gui ou de la viorne obier. De bonnes conditions météorologiques pendant la reproduction suivies d'une production abondante de baies sont des facteurs qui permettent aux effectifs de Jaseurs de croître fortement. Ces oiseaux hivernent dans leur aire de nidification ou juste au sud de celle-ci. Après une telle année faste, on observe souvent une année de faible production de baies. Ceci provoque des départs en masse, au cours desquels quelques oiseaux atteignent parfois même la Méditerranée.
Mais il faut bien souligner que de telles invasions sont dues avant tout au manque de nourriture, et les conditions climatiques dans les régions nordiques ne peuvent pas visiblement expliquer à elles seules cette arrivée massive de Jaseurs boréaux.
En effet, si l'hiver 1965/1966 a été l'hiver le plus froid à Haparanda (en Suède) sur la période 1873-2004, l'hiver 1988/1989 n'a pas été particulièrement froid : une température moyenne journalière (DJF) de seulement -7,6°C, soit 10°C de plus qu'au cours de l'hiver 1965/1966.
Alors oui en effet, l'hiver 2004/2005 (jusqu'à aujourd'hui) n'a pas été particulièrement froid en Scandinavie. En revanche, les précipitations (neigeuses notamment) ont été relativement abondantes cet hiver : on peut notamment observer qu'en janvier, il est tombé 465 mm de précipitations à Bergen-Florida (Norvège), soit le 2e mois de janvier le plus humide depuis 1890, derrière janvier 1989 (478 mm). Cet hiver, l'épaisseur du manteau neigeux en Suède ou en Norvège est relativement important dans certaines régions. Plus encore que les températures, du moins au cours de cet hiver, ce sont peut-être les quantités de précipitations neigeuses et la couche de neige au sol qui ont participé au déclenchement de cette migration vers le sud des Jaseurs boréaux, mais rien n'est moins sûr... En outre, des ornithologues suédois soulignent que l'on peut observer des groupes de Jaseurs boréaux en pleine ville (à Umea par exemple, sur la côte NE du pays) en janvier ou en février par des températures de -20°C ou -35°C. Cet hiver, les Tn sont rarement descendues en dessous de -35°C, sauf dernièrement et en certains endroits, comme par exemple à Nikkaluokta (-37,4°C le 15/02) et Nedre Soppero (-35,8°C le 15/02).
Certains ornithologues suédois considèrent que le facteur déterminant et déclencheur de ces migrations est avant tout la pénurie de baies. Dans les régions nordiques, les bourgeons de fleurs de sorbier se forment pendant l'été pour hiverner sous forme de bourgeons et mûrir l'année suivante. Un mauvais été, c'est-à-dire un nombre de jours de pluie anormalement élevé combiné à des températures fraiches pour la saison, entraînerait une mauvaise production de baies de sorbier l'année suivante.
Cet hiver, le manque de nourriture (a priori par suite d'une mauvaise production de baies) aurait peut-être conduit les populations de Jaseurs du nord de l'Europe à migrer vers le sud et l'Europe centrale notamment. Les températures souvent basses cet hiver en Sibérie occidentale (au moins depuis la mi-janvier) auraient poussé également les populations de ces régions à migrer vers l'Europe centrale dans un premier temps et à rejoindre là les populations des pays scandinaves. Il y aurait eu une surpopulation et un manque de nourriture en Europe centrale dès lors que les conditions climatiques se sont sévèrement dégradées en Europe de l'Est et en Europe centrale, avec des températures anormalement basses et des chutes de neige particulièrement abondantes en janvier et notamment début février. Les Jaseurs auraient donc été contraints de se déplacer vers l'Europe de l'Ouest pour trouver des conditions climatiques plus favorables et surtout de la nourriture.
Cela expliquerait pourquoi les Jaseurs sont apparus en France et qu'ils se déplacent même encore aujourd'hui vers les régions de l'Ouest de la France.
On pourra les observer en particulier dans les jardins, les vergers, les buissons à baies. Mais les Jaseurs sont cependant des hôtes instables. Ils ne séjournent souvent que quelques minutes dans un jardin, où ils se gavent abondamment de baies avant de poursuivre leur chemin. Cela dit, il arrive aussi qu'ils séjournent longuement à un endroit dès lors qu'ils ne sont pas dérangés. En règle générale, ils ne retournent souvent pas dans un endroit déjà visité, même s'il y reste encore beaucoup de nourriture. Ils mangent rapidement et peuvent avaler tout rond des baies de la taille de cerises. Ils consomment donc toutes sortes de baies et de fruits, y compris des pommes pourries tombées à terre.
>> Pour plus de détails, je vous invite à lire l'article suivant :
Jean Fouarge et Philippe Vandevondelle, "Synthèse d'une exceptionnelle invasion de Jaseurs boréaux (Bombycilla garrulus) en Europe en 2004-2005" (pdf), Aves, 42 (4), 2005, p. 281-312.
samedi 5 février 2005
Record de chute de neige à Moscou en janvier 2005
Janvier 2005 a été le mois de janvier le plus neigeux à Moscou depuis le début des observations au XIXe siècle, derrière janvier 1970. La quantité de neige tombée en janvier 2005 au cœur de la capitale russe représente le double de la normale pour un mois de janvier. Du 1er au 28 janvier, il est tombé l'équivalent de 82,2 mm de pluie, tandis qu'il était tombé l'équivalent de 83,6 mm de pluie en janvier 1970. La ville de Moscou a également enregistré un nouveau record de chute de neige en 24h le 28/01/2005 : il est tombé l'équivalent de 9,4 mm de pluie, le précédent record étant de 7,8 mm en 1977. Entre le jeudi 27/01 et le dimanche 30/01/2005, il est tombé au total 30 cm de neige au centre-ville de Moscou. (Source : The Moscow Times.com)
Après 26 jours consécutifs de températures particulièrement clémentes, tournant autour de 0°C, le mois de janvier 2005 s'est achevé par une vague de froid : le jeudi 27/01/2005, on a enregistré une Tn de -17,6°C. L'offensive du froid s'est poursuivie les jours suivants (-20,2°C le 04/02/2005) : la température est même descendue jusqu'à -21,5°C à Moscou au cours de la nuit du 05/02/2005, et jusqu'à -27°C à l'extérieur de la ville, soit la nuit la plus froide de l'hiver 2004-2005. Il faut remonter au 30/11/2004 pour trouver une Tn inférieure (soit -18,6°C).
Depuis le 23/01/2005, un anticyclone particulièrement puissant s'est positionné à l'Est de Moscou : jusqu'à aujourd'hui (04/02/2005), on compte 13 jours avec des pressions supérieures à 1045 hPa au cœur de la masse anticyclonique, dont 12 jours à plus de 1050 hPa, 8 jours à plus de 1055 hPa et 2 jours à plus de 1060 hPa. A la fin du mois de janvier, un puissant flux de Sud (d'air chaud et humide) en provenance de Méditerranée orientale s'est produit entre l'anticyclone positionné sur l'Europe occidentale et l'Atlantique nord d'une part, et l'anticyclone centré à l'Est de Moscou d'autre part. Le flux de Sud est venu butter sur les hautes pressions orientales et s'est bloqué au-dessus du Plateau central de Russie, entraînant notamment d'importantes chutes de neige sur Moscou le 28/01/2005.
Ce puissant flux de Sud est remonté en fait d’Afrique centrale, sur la face avant de la masse d’air froid qui a touché tout le Maghreb à la fin du mois de janvier. Il est à l’origine d’une chaleur inhabituelle en Égypte et d’un important épisode de Khamsin : après avoir atteint 28,0°C au Caire le vendredi 28/01/2005 (soit 10°C au-dessus de la Tx moyenne en janvier), le thermomètre a atteint 28,6°C le samedi 29/01/2005 à 12h UTC. À Kharga, au SW de la capitale, la Tx a même atteint 30,6°C le samedi 29/01.
En Israël, le thermomètre a atteint 29°C à l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv et 27°C à Eilat. En Syrie, la Tx était de 25°C à Latakia et 27°C le samedi 29/01/2005. Au Liban, 27°C à Beyrouth le 29/01.
La Turquie a également connu des températures anormalement élevées : 21°C à Finike et 24,3°C à Trabzon le samedi 29/01/2005 (pour Trabzon, la Tx moyenne en janvier étant de 10°C et la Tx abs. en janvier de 26°C). À Ankara (953 m) : Tx de 15,4°C le samedi 29/01.
À Larnaca (Chypre) : Tx de 21,4°C le 29/01 également.
Après 26 jours consécutifs de températures particulièrement clémentes, tournant autour de 0°C, le mois de janvier 2005 s'est achevé par une vague de froid : le jeudi 27/01/2005, on a enregistré une Tn de -17,6°C. L'offensive du froid s'est poursuivie les jours suivants (-20,2°C le 04/02/2005) : la température est même descendue jusqu'à -21,5°C à Moscou au cours de la nuit du 05/02/2005, et jusqu'à -27°C à l'extérieur de la ville, soit la nuit la plus froide de l'hiver 2004-2005. Il faut remonter au 30/11/2004 pour trouver une Tn inférieure (soit -18,6°C).
Depuis le 23/01/2005, un anticyclone particulièrement puissant s'est positionné à l'Est de Moscou : jusqu'à aujourd'hui (04/02/2005), on compte 13 jours avec des pressions supérieures à 1045 hPa au cœur de la masse anticyclonique, dont 12 jours à plus de 1050 hPa, 8 jours à plus de 1055 hPa et 2 jours à plus de 1060 hPa. A la fin du mois de janvier, un puissant flux de Sud (d'air chaud et humide) en provenance de Méditerranée orientale s'est produit entre l'anticyclone positionné sur l'Europe occidentale et l'Atlantique nord d'une part, et l'anticyclone centré à l'Est de Moscou d'autre part. Le flux de Sud est venu butter sur les hautes pressions orientales et s'est bloqué au-dessus du Plateau central de Russie, entraînant notamment d'importantes chutes de neige sur Moscou le 28/01/2005.
Ce puissant flux de Sud est remonté en fait d’Afrique centrale, sur la face avant de la masse d’air froid qui a touché tout le Maghreb à la fin du mois de janvier. Il est à l’origine d’une chaleur inhabituelle en Égypte et d’un important épisode de Khamsin : après avoir atteint 28,0°C au Caire le vendredi 28/01/2005 (soit 10°C au-dessus de la Tx moyenne en janvier), le thermomètre a atteint 28,6°C le samedi 29/01/2005 à 12h UTC. À Kharga, au SW de la capitale, la Tx a même atteint 30,6°C le samedi 29/01.
En Israël, le thermomètre a atteint 29°C à l’aéroport Ben Gurion de Tel Aviv et 27°C à Eilat. En Syrie, la Tx était de 25°C à Latakia et 27°C le samedi 29/01/2005. Au Liban, 27°C à Beyrouth le 29/01.
La Turquie a également connu des températures anormalement élevées : 21°C à Finike et 24,3°C à Trabzon le samedi 29/01/2005 (pour Trabzon, la Tx moyenne en janvier étant de 10°C et la Tx abs. en janvier de 26°C). À Ankara (953 m) : Tx de 15,4°C le samedi 29/01.
À Larnaca (Chypre) : Tx de 21,4°C le 29/01 également.