Des membres de la Chambre départementale des géomètres experts de la Haute-Savoie, soutenus par l’Ordre national des géomètres, l’Institut national géographique (IGN) et Leica Geosystems, ont effectué les 15 et 16 septembre 2007 l’ascension du mont Blanc, afin de réaliser des mesures par GPS de son altitude. Au cours de cette opération, qui se déroule tous les deux ans depuis 2001, plusieurs centaines de relevés ont permis de modéliser en 3 dimensions la calotte glaciaire sommitale et suivre ainsi son évolution.
Au cours de leur assemblée générale qui s’est tenue à Chamonix le 13 octobre 2007, les géomètres experts de la Haute-savoie ont annoncé que le mont Blanc culminait désormais à 4810,90 m, contre 4808,75 m en 2005, soit un gain de 2,15 m en deux ans. Le mont Blanc n’aurait donc jamais été aussi haut et dépasse de 50 cm l’altitude atteinte en 2001 (4810,4 m).
Pour mémoire, rappelons que le sommet rocheux du mont Blanc a été mesuré à 4792 m en mai 2004 (à l’aide d’instruments radar et de carottages) et est décalé de 40 m à l’ouest par rapport au sommet. Par ailleurs, le volume de neige a considérablement augmenté depuis 2005, passant de 14 300 m3 à 24 100 m3.
Selon le météorologue chamoniard Yan Giezendanner, il n’y a globalement pas d’augmentation du volume des précipitations sur les Alpes, mais on enregistre ces dernières années une plus grande fréquence des vents d’ouest qui amènent de la pluie avec des températures plus élevées. En été, cela se traduit par de la neige collante au-dessus de 4000 m d’altitude qui a la propriété de se fixer sur le sommet et d’augmenter plus rapidement la hauteur et le volume du mont Blanc. Avec le réchauffement climatique que l’on observe dans tout l’arc alpin et l’élévation de la limite pluie-neige notamment, on constate que les glaciers d’altitude grossissent alors que ceux situés à plus basse altitude rétrécissent.