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Image satellite du 03/07/2011 (18h UTC) - GOES-W |
Entre le 03/07/2011 (8h) et le 04/07/2011 (8h locales), il est tombé
3,4 mm de pluie à Arica, un événement assez exceptionnel pour être signalé, d’autant qu’il est annoncé de nouvelles précipitations dans les 3 prochains jours. Arica est une ville portuaire située dans l’extrême nord du Chili (18°20’ de latitude S) et est considérée comme
l’endroit habité le plus aride au monde. Rappelons que
la normale annuelle n’est que de 0,5 mm et que cette ville détient le record mondial de la plus longue période de sécheresse : 172 mois, d’octobre 1903 à janvier 1918, soit plus de 14 ans !
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Arica (Chili) |
Il n’avait pas plu à Arica en 2010, seulement quelques gouttes le 12/10/2010. Pour trouver des événements comparables, il faut remonter aux mois d’août 2004, juillet 2002 ou encore mars 2001.
1 500 maisons ont été endommagées ou inondées, car les maisons dans cette région peu habituée à la pluie ont des toits plats et peu étanches. Une centaine de personnes ont même dû être hébergées en urgence…
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L'événement en vidéo.
La route du Paso Chungara-Tambo Quemado (4680 m) qui marque la frontière entre le Chili et la Bolivie a même été fermée temporairement en raison d’importantes chutes de neige. Cette route est généralement ouverte toute l'année.
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Vidéo des chutes de neige
Entre le 04/07/2011 (8h) et le 05/07/2011 (8h locales), il est tombé
0,9 mm de pluie à
Iquique (ville voisine, située légèrement plus au sud d’Arica), mais il n’a pas plu à Arica (le ciel est resté nuageux).
Plus au sud à
Calama, il est tombé
1,0 mm de pluie entre le 06/07/2011 (8h) et le 07/07/2011 (8h). Le cumul depuis le début de l’année s'élève ici à 2,2 mm, alors que la normale annuelle est de 1,7 mm.
À noter qu’il a plu pour la première fois cette année à
Antofagasta :
1,2 mm entre le 07/07/2011 (8h) et le 08/07/2011 (8h), la normale annuelle n’étant que de 1,7 mm.
La Direction météorologique du Chili a encore émis un bulletin d’alerte le vendredi 8 juillet au matin (5h50) concernant des précipitations modérées à fortes dans les régions de Tarapacá et de Coquimbo, de fortes rafales de vent (80 km/h) et des chutes de neige en altitude (y compris dans la région de Arica-Parinacota).
Comme prévu, il a encore bien plu dans le nord du pays le 8 juillet. Entre le 08/07/2011 (8h) et le 09/07/2011 (8h), on a relevé :
- 4,4 mm à Calama (total depuis le début de l'année : 6,6 mm / normale annuelle : 5,7 mm) ;
- 5,4 mm à Antofagasta (2 jours consécutifs de pluie ; total annuel : 6,6 mm / normale annuelle : 1,7 mm) ;
- 21,6 mm à Caldera (total depuis le début de l'année : 23,2 mm) ;
- 3,2 mm à La Serena (total depuis le début de l'année : 117,0 mm / normale annuelle : 78,5 mm).
Les
chutes de neige se sont aussi poursuivies dans le
désert d’Atacama : il avait déjà neigé dans cette région hyperaride en 2005 (notamment sur le Cerro Paranal où est implanté un important observatoire astronomique) et plus récemment le 19 avril 2010, mais il n’avait jamais neigé autant depuis près de 20 ans (jusqu’à 80 cm par endroits).
Il est bon de rappeler que le
record absolu en 24h au mois de juillet depuis le début des mesures en 1908 à
Arica est de
8,5 mm le 03/07/2002, devant les 6,0 mm relevés en juillet 1958. À
Iquique, les
6,0 mm tombés le 02/07/2002 constituent le
2e plus fort cumul en 24h tous mois confondus depuis 1940.
Le cumul annuel maxi observé à Arica entre 1903 et 1948 a été enregistré en 1918 avec 10 mm (en janvier).
À Iquique, entre 1899 et 1948, on a relevé jusqu’à 20 mm en 1940.
Depuis 1948, on a relevé d’importantes précipitations à Arica en 1953, 1958, 1962, 1972, 1976, 1982, 1986, 1993, 1995, 1997, 2000 et 2002 (qui serait
a priori l’année record).
D’après Luc Ortlieb (« Eventos El Niño y episodios lluviosos en el desierto de Atacama: el registro de los ultimos dos siglos »,
Bull. Inst. fr. études andines, vol. 24, n° 3, 1995, p. 519-537), l’analyse des données montre que la plupart des épisodes pluvieux dans le nord du Chili se produisent durant des événements El Niño, mais sans que l’on puisse établir de corrélation entre l’intensité des événements El Niño et l’importance des averses.
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Trajectoires des masses d'air froides anticycloniques
au sud de l'Amérique latine et de l'Afrique du Sud,
flux associés et canalisation de l'air par la chaîne andine |
Depuis la fin de l’épisode de la Niña, la circulation aérologique dans l’hémishère sud s’est légèrement modifiée : les masses d’air froid expulsées depuis le pôle Sud et le dôme Antarctique adoptent une composante méridienne plus marquée cet hiver. L’air froid gagne davantage les basses latitudes, comme l’attestent les événements météorologiques des dernières semaines : températures anormalement basses en Namibie, au Botswana et en Afrique du Sud, vague de froid en Argentine, qui a atteint l’Uruguay, le sud du Brésil et même le Paraguay et la Bolivie.
Sur la côte pacifique de l’Amérique du Sud, on constate que le point de contact entre les masses d’air froid et la chaîne andine est situé plus au sud cette année. La circulation plus méridienne des masses d’air froid permet au flux d’air chaud et humide de remonter plus vigoureusement sur leur face avant, entre l’air froid et le relief andin. Les précipitations relevées à
La Serena les 5 et 20 juin 2011 en sont une belle illustration.