La température est descendue jusqu’à -33,0°C le 4 juillet 2017 au matin à la station groenlandaise de Summit, implantée à 3202 m d’altitude. Il s’agit de la plus basse température enregistrée au mois de juillet à la station, soit plus de 2°C en dessous du précédent record enregistré l’an dernier (-30,7°C le 31/07/2016).
La température est descendue plus bas encore dans la station voisine de GEO-Summit (équipée d’un capteur plus sensible et réactif) : -34,3°C à 4h20, soit la plus basse température en juillet au Groenland et dans tout l’hémisphère nord.
Les températures anormalement basses observées au Groenland depuis une quinzaine de jours (jusqu’à -4,5°C en dessous de la normale au centre de l’inlandsis) contribuent à réduire fortement la fusion estivale (2 fois moins importante que la normale pour un début juillet).
Si des records de chaleur ont été battus ces derniers jours au Moyen-Orient et dans le bassin oriental de la Méditerranée notamment, il est bon de rappeler que le réchauffement à l'échelle mondiale se réduit progressivement depuis février 2016 : comme le montre la courbe des anomalies thermiques mensuelles mesurées par satellite dans la basse troposphère, l’anomalie thermique mondiale est passée de +0,86°C en février 2016 à +0,21°C en juin dernier.
Certaines régions dans le monde enregistrent déjà depuis plusieurs semaines des températures anormalement basses, et en premier lieu les régions polaires. Depuis la mi-mai, l’Arctique enregistre une anomalie thermique négative persistante au-delà de 80° de latitude N (cf. graphique en bas à droite) — ou avec une plus grande fréquence si l’on inclut les régions situées entre 65° et 80° de latitude N (cf. graphique en haut à droite).
Quant à l’Antarctique, la courbe montre une anomalie négative particulièrement significative depuis le début du mois de juin (de l’ordre de -4°C actuellement).
Ce refroidissement des régions polaires se traduit par des advections d’air plus froid (ou plus frais) en direction des moyennes et basses latitudes, qui ont pour conséquence une intensification des échanges méridiens d’air et d’énergie.
Depuis le début du mois de juillet, des températures inférieures aux normales sont enregistrées au Groenland notamment, dans l’archipel norvégien du Svalbard (-4,6°C le 2 juillet à Karl XII-øya et le 3 juillet à Kvitøya, à 0,1°C du record mensuel national de froid pour une station de basse altitude), ou encore dans l’ouest et le sud-est de l’Australie (-10,0°C le 2 juillet à Goulburn Airport, en Nouvelle-Galles du Sud) avec plusieurs records de froid (mensuels et absolus), comme à East Sale Airport (Victoria) avec
-7,0°C le 3 juillet (précédent record absolu depuis 1947 : -5,8°C le 28/07/1976).
Au Nunavut (territoire fédéral du nord du Canada), la température est descendue jusqu’à -7,0°C le 4 juillet à Cape Dyer (725 m), soit l’une des plus basses températures enregistrées en dessous de 1000 m d’altitude au Canada et dans tout l’hémisphère nord au mois de juillet. [Le record au Canada est toujours détenu par la station de Fox Five (584 m, sur l’île Broughton, Nunavut) avec -8,9°C les 03 et 04/07/1972.]
Plus près de chez nous, en Espagne, rappelons qu’il a neigé à la station de Puerto de Navacerrada (1894 m, communauté de Madrid) le 30 juin au matin (2 cm au sol), ce qui ne s’était jamais produit aussi tard dans l’année depuis au moins 1946 (et seulement à de rares occasions au mois de juin).